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« Sady maharary no mahamenatra » : le sujet du famosaviana, au-delà de son aspect douloureux, est aussi profondément honteux. Si les derniers événements survenus à Ambohimalaza ont ravivé le sujet dans l’espace public, les histoires de famosaviana se propagent depuis plusieurs années à Madagascar. Ce contexte a sans doute encouragé le gouvernement à en faire la thèse officielle de l’affaire d’Ambohimalaza. Mais est-ce une résurgence du phénomène, ou juste son amplification grâce à l’explosion des réseaux sociaux ? [1]
Il est vrai que chez les Malgaches, face à l’inexplicable, le premier réflexe est souvent de soupçonner un acte occulte, et ce dans tous les domaines possibles et imaginables, de la séparation amoureuse à l’échec à un examen, en passant par une défaite sportive, et bien entendu, une maladie ou un décès. Ces soupçons ne sont pas toujours fondés — mais ils ne sont pas toujours infondés non plus. On se souvient qu’il y a plusieurs années, un ministre de Didier Ratsiraka avait démissionné à la suite d’un cas présumé d’empoisonnement. Plus récemment, le raiamandreny général Ramakavelo lui-même évoquait, à la télévision, la progression inquiétante de ce phénomène au sein de la société.
Sur Facebook, les témoignages affluent. En voici trois exemples parmi d’autres :
• La page Rise’n Hope a relaté le cas d’une jeune fille malgache empoisonnée après avoir obtenu un contrat comme jeune fille au pair en Allemagne.
• La page Mbala sy Hitsaka a partagé un témoignage similaire.
• La page Nght Concept en Alsace a publiué la vidéo d’une femme qui a reconnu avoir tué par empoisonnement plusieurs membres de son village.
Ces récits, aussi troublants soient-ils, soulèvent des questions de fond.
Est-ce la pauvreté économique qui engendre une misère morale, au point d’éroder nos repères culturels et même les valeurs humaines les plus élémentaires ? La précarité favorise-t-elle les jalousies et les rancœurs, au point de créer des ennemis cachés ? Comment comprendre que le bonheur ou la réussite personnelle puisse susciter la colère, voire la haine de l’autre ? Pour être en mesure d’empoisonner quelqu’un, il faut le fréquenter dans le cadre des cercles professionnel, amical ou familial. Il faut donc désormais se méfier de tout le monde. De là, une méfiance généralisée qui encourage à refuser toute invitation, quitte à froisser la personne qui invite.
Enfin, au-delà des conséquences économiques et politiques des coups d’État de 2002 et 2009, une question plus vaste se pose : quelles sont les séquelles psychologiques et citoyennes laissées par ces crises ? Quelle culture politique et quel sens civique transmet-on à un peuple quand on lui montre qu’on peut violer la loi, insulter l’État, dénigrer les institutions, et partir à l’assaut des palais officiels ou des ministères, sans aucune conséquence ? Lorsqu’on efface les frontières entre le bien et le mal, ne faut-il pas s’attendre à ce que la société perde ses repères ? Le retour en force des croyances en la sorcellerie, aussi archaïque soit-il, peut alors apparaître comme le symptôme d’un profond désarroi collectif. Il serait utile que sociologues, éducateurs, Églises et leaders communautaires se penchent sur ce phénomène de société avant que ça ne prenne des proportions irréversibles, car jamais les expressions « ory hava-manana » et « ny hazo avo halan-drivotra » n’auront été aussi pertinentes à Madagascar.
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Vos commentaires
Bonjour et merci pour cette analyse, qui si vous le permettez ramène aux sombres époques de l’ histoire de la nature humaine & de l’ obscurantisme .
Dans une société dominée par la misère tant intellectuelle que matérielle, comment voulez-vous que de telles affirmations ne trouvent pas écho ?
Quand vous n’ avez plus aucun espoir, en quoi que ce soit : l’ humain se raccroche à n’ importe quoi, car il a besoin de croire, ce qui fait la part belle à tous ces bonimenteurs de sectes qui pullulent ça & là .
Le comportement de cet usurpateur qui s’ érige par ses accoutrements en prince, sauveur, voir messie, trouve parmi cette population, l’ objectif souhaité, et au vu de ses apparitions ( certes bien orchestrées/ médiatisées) le terreau idéal pour valider sa mégalomanie et usurpation .
Ces histoires d’ empoisonnements sont aussi crédibles que la 6e dan dont a prétendument acquis son auteur !
On n’ a de cesse de parler de « réseaux sociaux » mais qui pourrait me dire quel est le pourcentage de la population qui a réellement et concrètement le temps et les moyens d’ y passer son temps aussi minime soit-il ?
je pense sincèrement à une minorité de privilégiés( qui ne subissent pas de délestages et n’ ont rien d’ autre à faire !)
De là à dire que cette minorité puisse être (comme certains affirment) représentatif de la jeunesse Malgache , je n’ y crois pas !
Et ce ne sont pas ces petits citadins privilégiés qui pourront prouver le contraire, comparativement aux pêcheurs vezo, sakalava, aux tandroy ou autres betsimisaraka, antemoro qui restent majoritaires et représentatifs de cette jeune génération .
( Car ce sont bien ces forces vives qui vont en mer pêcher ou dans les rizières planter , ou en foret chasser & non les anciens , pendant ce temps les réseaux sociaux , comme de leur 1er lamba ...)
Alors les « réseaux sociaux » ont un impacte certes mais surestimé et ne touchent que cette minorité qui y a accès, c’est à dire : 10, 15 % MAX ?
Sans pour autant oublier que ce ne sont pas les majorités qui gouvernent & toujours les minorités qui sèment le Why ...
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Merci, Jipo. Absolument d’accord avec vous !
Parfaitement jipo
Juste après le coup d’État, lorsqu’ils avaient réussi l’assaut du palais présidentiel, des hommes et des femmes vêtus de blanc avaient été introduit dans le palais pour y pratiquer l’exorcisme...sous la protection des bidasses flanquées de kalachnikovs...
Des esprits impurs et malveillants auraient pu hanter le lieu et gêner la pratique de l’idéologie Foza...
De mauvais esprits qui, trois semaines plutôt, avaient besoin de sang sur les mains afin de pouvoir culpabiliser l’ancien occupant du palais...
Des sorciers ou « mpamosavy » qui n’avaient pas peur de verser du sang du moment que les nécessités temporelles l’exigent...
Poison très toxique...agent pathogène...balles de kalach...il y avait toujours la grande faucheuse au bout...
Et le sorcier reste imperturbable...
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Comment s’appelait t il le ombiasy de RatsyHiraka o yee o yee ? Est ce le même khon qui "KONseille actuellement RatZoel ? Et quel rôle fait sinistre immortel de RatsyRahonana ?
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