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dimanche 14 décembre 2025
Antananarivo | 00h10
 

Editorial

Refondation Madagascar : Asa fa tsy kabary (des actes et non des discours)

vendredi 12 décembre | Lalatiana Pitchboule |  1138 visites  | 21 commentaires 

Le Piège des Grands Mots

On les adore, ces grands mots : Révolution, Refondation, Transition. Ils font sérieux dans les communiqués, rassurent les bailleurs et donnent à certains le plaisir inavoué de sentir le parfum de l’Histoire. On nous promet de changer les choses en profondeur, de retrouver une identité, de rédiger une Constitution enfin adaptée à nos réalités. Et l’on pense que, une fois ce texte refondateur pondu, tous nos problèmes seront résolus.

Mais quand grandirons-nous ? Quand sortirons-nous de ce délire structuraliste qui énonce que de bonnes institutions engendrent mécaniquement la démocratie et le développement ? Quand réaliserons-nous que la mise en place de ces « bonnes » institutions, si tant est qu’elles le soient, prendrait au bas mot quinze ans ?

Le Formalisme, Opium des Élites

Je me veux profondément démocrate, mais je le vois : notre démocratie s’enferme une fois de plus dans un formalisme stérile. Le débat FFKM ou pas FFKM importe peu … Avec ou sans, nous avons déjà vu par le passé que ces processus de dialogue national n’ont produit que très peu de résultats tangibles… Le seul qui ait vraiment été mené au bout (on oublie les annonces de concertation de 2002 et 2013), à savoir la convention de Panorama de 1991 qui préparait la 3e république, n’a pas permis à cette dernière de durer plus de 18 ans.

Allons-nous attendre vingt ans de plus pour accepter que ce fétichisme institutionnel ne résout rien du quotidien des citoyens ?… Un peu de pragmatisme que diable !

Quand le peuple veut en priorité de la sécurité, de l’emploi, de l’eau et de l’électricité, un accès aux soins et à une école de qualité pour les enfants, des infrastructures qui lui permettront de se déplace, de communiquer et de distribuer ses produits… Et une justice juste équilibrée et ferme … Est-ce trop demander … Pourquoi préfère-t-on se battre pour organiser au plus vite soit le rétablissement des anciennes élites pourries, soit leur remplacement par de nouvelles élites … moins pourries ?

Mais il s’agit aujourd’hui de reconstruire un pays brisé par 60 années de gabegies, de corruptions et de renonciations. Qui peut VRAIMENT croire que cette reconstruction se fera en 2 ans ? … En 4 ans ???… En 10 ans ??? Qui peut VRAIMENT croire qu’il suffira d’une concertation nationale, d’une nouvelle élection et d’un vote pour que le pays, d’un claquement de doigts, refasse connaissance avec le progrès et une croissance inclusive…

Et qu’on puisse enfin permettre aux plus démunis de sortir de la misère… On a encore en tête les années 70s et les conventions militantes qu’étaient les Zaikabe … Le livre rouge de Ratsiraka s’est appuyé sur cette séquence de mobilisation et de « rénovation nationale » … pour légitimer la Deuxième République et sa ligne révolutionnaire … On en connait les dramatiques résultats … C’était pourtant formalisé…

Que Dieu nous garde qu’une configuration curieusement symétrique (révolte des jeunes, renversement du pouvoir, montée au pouvoir de militaires …) produise les mêmes tares.

De la pensée magique

C’est tout le paradoxe malgache. Nous venons de vivre l’un des épisodes les plus brutaux de notre histoire politique récente… Et l’un des plus riches … Et pourtant, le logiciel mental reste le même. On change le décor, on repeint la façade, on renomme le régime, mais on conserve cette croyance magique : la démocratie – ou ce que nous en faisons – finira bien par produire le développement… Un jour… Plus tard… Quand on aura fini de discuter.

On est dans la pensée magique, là… Le « Asa fa tsy kabary » (des actes, pas des discours) de Tsiranana commence à me manquer.

Le Divorce entre le Pays Légal et le Pays Réel

On nous rejoue le même scénario : proclamer une refondation, promettre une grande concertation inclusive, réécrire la Constitution, puis organiser des élections « libres et transparentes ». Comme si le développement allait couler mécaniquement d’un bon texte fondamental et de bulletins bien comptés. On instillera bien au milieu quelques promesses sur l’électricité, l’eau ou les routes, alors que cela devrait être LA priorité absolue.

Mais le peuple, lui, ne vit pas dans un préambule constitutionnel. Pour lui, la question n’est pas : « Quel régime est le plus conforme aux standards internationaux ? », mais bien : « Demain, aurai-je de quoi nourrir ma famille ? »

Le plus ironique, c’est que ce moment de « refondation » offre en réalité la possibilité d’un pouvoir fort. Non pas un pouvoir fort contre la population, mais un pouvoir fort contre les inerties : contre les mafias de l’électricité, les monopoles de l’importation, les réseaux qui confisquent l’État depuis des décennies. Un pouvoir qui oserait dire : « Pendant deux ans, on arrête de disperser l’énergie politique. On se concentre sur dix priorités de survie. Et on vous en rend compte. »

Au lieu de cela, on tergiverse. On discute d’organigrammes, on chipote sur la couleur des feux rouges alors qu’on n’a toujours pas dessiné le plan du quartier. On annonce une transition calibrée en mois, sans savoir en quoi la vie d’une paysanne d’Itasy ou d’un jeune chômeur de Toliara sera différente au bout du compte.

L’Alternative : Un Agenda d’Urgence Nationale

Sortir de cette illusion, ce n’est pas mépriser la démocratie. C’est arrêter de la réduire à un calendrier et à une grammaire institutionnelle. C’est accepter cette vérité brutale : une élection propre n’a jamais, à elle seule, rempli un bidon d’eau ni créé un emploi durable. Elle peut empêcher le pire ; elle ne produit pas le mieux. Il faut qu’on accepte que cette reconstruction du cadre DEVRA PRENDRE DES ANNEES.

La question devient alors : comment s’attaquer tout de suite aux priorités, sans basculer dans l’autoritarisme ? La piste est de poser noir sur blanc un **Agenda d’Urgence Nationale**, lisible par un collégien, tenu par le gouvernement, mais surveillé par la société. Il ne s’agirait pas de slogans, mais d’engagements d’objectifs vérifiables sur les sujets de l’énergie, de l’eau, des infrastructures, de la sécurité, de la santé, de l’emploi massif…

Et de la justice avec la menée à terme d’au moins cinq dossiers emblématiques de corruption et de crimes d’État pour réduire le sentiment d’impunité…. Et de l’emploi en lançant des programmes massifs tels que des programmes de travaux à haute intensité de main-d’œuvre (HIMO) pour créer des dizaines de milliers d’emplois temporaires dans la réhabilitation d’infrastructures publiques.

Pour mettre en œuvre cet agenda, il faut des équipes d’exécution resserrées. Pas un énième Haut-Conseil pléthorique, mais des **task forces** dotées d’un mandat clair, d’un délai strict et comptables de leurs résultats. Leur performance serait suivie via des **tableaux de bord publics**, affichés en ligne et dans les mairies, commentés et discutés par tous : voici ce qui a été promis, voilà ce qui est fait, et voilà pourquoi le reste ne l’est pas encore. C’est la fin des excuses et le début de la redevabilité.

Réinventer la Démocratie : le Contrôle Citoyen en Action

Et la démocratie, dans tout ça ? Elle ne disparaît pas, elle change de place. Elle cesse d’être seulement la scène des grandes batailles de pouvoir pour devenir une machine de **contrôle citoyen** sur cet agenda minimal. Elle devient aussi le laboratoire où s’expérimente le nouveau contrat social.

On renforcerait les espaces de parole : des médias et des journalistes protégés, des syndicats et collectifs légitimes pour challenger les résultats, les assemblées locales (*fokonolona*) où l’on peut dire ce qui ne va pas. On pourrait même imaginer dissoudre l’Assemblée Nationale actuelle pour la remplacer par une **assemblée citoyenne tournante** composée en partie de citoyens tirés au sort. Son rôle ne serait pas de légiférer sur tout, mais de contrôler l’action de l’exécutif sur les priorités de l’Agenda d’Urgence.

Le contrat doit être clair : la priorité de la Transition n’est pas de produire un texte parfait, mais de prouver que l’État peut, pour une fois, tenir parole sur des choses simples et vitales.

Conclusion : Jouer pour la Dignité

La Génération Z qui a bravé les balles ne s’est pas levée pour ajouter une Constitution de plus à la collection. Elle s’est levée parce qu’elle étouffait dans un pays où l’on promet le « développement » comme on promet la pluie pendant la saison sèche. Il ne faudrait pas que ces jeunes tombent à leur tour dans le piège de ce conformisme mortifère.

Alors oui, gardons le mot « refondation » si cela rassure. Mais cessons de le traiter comme une incantation juridique. Refonder, ce n’est pas seulement réécrire les règles du jeu ; c’est changer **ce pour quoi on joue**.

Le jour où la Transition mettra plus d’énergie à faire tourner les pompes à eau qu’à polir les communiqués, on pourra commencer à croire qu’on sort enfin du cycle. D’ici là, on continuera de faire du sur-place… Très démocratiquement, dans le noir …

Patrick Rakotomalala (Lalatiana PitchBoule). 11/12/2025
Les Chroniques de Ragidro

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21 commentaires

Vos commentaires

  • 12 décembre à 15:15 | Vohitra (#7654)

    Devoir de mémoire...

    Le 11 décembre 2010, c’était la date de proclamation officielle de la quatrième Republique à Madagascar, et on avait décrété jour férié au pays cette mémorable journée...

    Une mise en scène programmée même par le putschiste en chef ancien DJ... Lui et sa femme (portant une ombrelle rouge, attribut de la royauté Merina d’antan), faisant une descente spectaculaire à partir du Rova d’Antananarivo ce jour là, il avait même utilisé des figurants jouant les rôles des « Arivolahy » pour l’acclamer au cours de cette mise en scène...

    Le Calife Rainilaingarivony disait même avec fougue « que cette nouvelle constitution va amener le développement et le progrès dans le pays »...

    Et dans l’article 24 de cette nouvelle Constitution , l’éducation primaire sera obligatoire et à la charge de l’Etat...

    Presque 16 ans déjà, où en est-on dans le respect de cet article 24 ?

    Bref, comme je l’ai dit avant hier, quand on veut opérer une vraie refondation dans ce pays, il est impératif de mettre à l’écart d’abord les partis politiques et les politiciens Malagasy lors de la définition des « principes fondamentaux et des mécanismes de mise en œuvre de la refondation envisagée »...

    Pour dire, c’est le peuple qui établira et décidera des voies et missions des institutions de la République...

    On ne va pas solliciter un entrepreneur propriétaire d’une société grossiste en boissons alcoolisés pour diriger l’association des « croix bleue » au sein d’un temple ou d’une église...

    Répondre

    • 13 décembre à 15:52 | bekily (#9403) répond à Vohitra

      Désolée
      Mais Lalatiana fait ici des élucubrations philosophiques...plutot nulllissimes ...
      Alors que généralement il fait preuve de pertinence.

      A reduire l’importance d’une bonne constitution
      Qui est le TEXTE FONDAMENTAL DE TOUT ETAT

      Comprend il l’impact d’une élection universelle directe d’un président ?
      Soit accorder des pouvoirs personnels exorbitants à UN SEUL HOMME ?
      DANS UN PAYS OU LA NOTION MEME DE DEMOCRATIE n’est pas assimilée par le grand nombre ?

      Pourquoi ne parle t il pas du CESARISME ?
      Ni de la succession de DICTATORIONS DANS notre pays ?

      Pourquoi ne parle t’il de l’essence même de cette « CONCERTATION » ???
      Doit on admettre que le FFKM discutera de constitution dans chaque case en falafa ?
      Sommes nous au pays des elfes ????

      NON MON « ZAMI » !
      La constitution est une élaboration purement technique.

      AU GOUVERNRMENT DE PRENDRE SA RESPONSABILITE
      ET DE NOMMER LES MEMBRES D’UNE CONSTITUANTE ...en précisant les objectifs

      Et SVP avec des JURISTES DE DROIT PUBLIC DE BON NIVEAU ....et non des mariolles de politicards !

      Mais les Ranjeva et Zafimahova ne sont pas dans les petits papiers de ce gouvernement !.

      Question toujours posée au gouvernement :
      QUI MANIPULE QUI ?
      ET POUR QUOI ?

  • 12 décembre à 15:37 | Le Veilleur alias l’Eveilleur (#11851)

    Un article paru dans le journal hebdomadaire Lakroa de Madagasikara dans les années 90 évoquait la Constitution en expliquant que les Malgaches, qu’ils soient politiciens ou simples citoyens, excellent généralement dans l’organisation de certaines choses, mais qu’après la rédaction d’une Constitution par exemple, il n’y a aucune action concrète pour son exécution, et cela reste sans suite en général.

    Pourquoi ? Une fois le discours prononcé, c’est comme si tout était réalise par magie :)

    Répondre

    • 12 décembre à 15:54 | bekily (#9403) répond à Le Veilleur alias l'Eveilleur

      Hum
      Lakroa ?????

      Avec la FFKM
      pourquoi pas le BAIBOLY EN GUISE DE CONSTITUTION ?

  • 12 décembre à 16:17 | zanadralambo (#7305)

    « Asa fa tsy kabary », un slogan qui résonne dans ma mémoire. Moi aussi, j’ai connu la période Tsiranana, et j’avoue que j’en suis nostalgique.On peut toujours ergoter sur la nature du régime que d’aucuns qualifieront de néo-colonialiste, certains diront que Tsiranana n’était que le pantin de la France à fric… J’entends. Et quand je me rappelle qu’un certain Le Chat était ministre, que des vazaha commandaient notre jeune Armée, que des militaires français occupaient les bases d’ Ivato et de Diégo… j’avoue, penaud, que ça la foutait un peu mal. Mais les circonstances de l’époque (une indépendance toute fraîche où les cadres nationaux n’étaient pas tout à fait prêts à remplacer les fonctionnaires coloniaux, la guerre froide avec la menace communiste…), sans pour autant totalement la justifier, pouvaient expliquer une réalité qui en choquerait plus d’un de nos jours.
    Pourtant, à part les nationalistes fanatiques (mon père qui avait fait ses études en métropole en était), il n’ y avait pas grand monde qui se plaignait vraiment de la situation. Les seuls partis politiques qui réclamaient , d’ailleurs, la fin des accords avec Paris étaient le Monima maoïste et l’AKFM (le parti des bourgeois merina qui ne juraient que par Lénine, cherchez l’erreur, pour lequel tout Tana votait comme un seul homme à chaque élection) qui, lui, rêvait tout simplement de remplacer la France par l’URSS. Le petit peuple, autant que je me souvienne, n’avait jamais manifesté une hostilité quelconque envers les vazaha qu’il côtoyait tous les jours dans la rue. A Tana comme en province...dans des villes comme Diégo, on assumait d’ailleurs son amour pour la France. On disait que les Français étaient la 19ème tribu de Madagascar, c’est tout dire.
    Les années 60-70, quoiqu’en disent les esprits chagrin d’une certaine frange de la francophobie ont été, sans conteste, une belle période, peut-être la plus belle qu’on ait vécue. La vie était était douce, comme le souvenir de ces soirées au coin du feu à la campagne, bercée par les angano racontés par nos grand-pères… par les kermesses ( je n’oublieraj jamais celle d’Antanibarinandriana , les podiums de la Place de l’Indépendance du 14 octobre, les départs en vacances par le train vers Tamatave…

    Répondre

    • 12 décembre à 16:19 | zanadralambo (#7305) répond à zanadralambo

      Suite et fin.
      La famine n’ existait pas, sans nager dans l’opulence, le Malgache mangeait à sa faim… L’insécurité était un mot inconnu, on pouvait circuler jusqu’à pas d’heure sans le risque de se faire égorger. Si je vous disais que la maison de mon oncle, à Manodohodo, après Talata Volonondry, qui était isolée (pas de voisin à 5 km à la ronde), pareil pour la petite ferme de mon arrière grand-mère maternelle à Mahatsinjo, n’ont jamais connu le moindre souci. La seule peur qu’on connaissait, c’était celle du mpaka fo et des mpamosavy, MDR… L’éducation (calquée sur le système français) était de qualité, je ne connais pas un seul élève du lycée Galliéni, du lycée Jules ferry ou du collège St Michel qui ait renié l’enseignement qu’il a reçu ; beaucoup d’entre eux (Malgaches comme Français) ont, d’ailleurs, fait les beaux jours de l’Administration française, des chroniqueurs comme Laltiana Pitchboule, Ikala Paingotra (Ndimby et Vanf que j’adore sont de la génération d’après, il me semble) sont la fierté de notre presse. Personnellement, j’ai nourri mon intellec avec les cours de latin du bahut que je maudissais pourtant à l’époque. L’université d’Ankatso était un joyau qui n’avait rien à envier à ses sœurs de métropole, c’était juste une des plus belles d’Afrique et de l’Océan Indien. Et la santé, me direz-vous… Elle valait de l’or, à l’époque. Nos médecins formés à Montpellier, à Paris, à Aix-Marseille étaient d’une compétence sans égal, le serment d’Hippocrate n’était pas encore celui d’hypocrite ; l’hôpital Girard et Robic, la maternité de Befelatanana étaient des établissements à la pointe, ils n’avaient rien, mais rien à voir avec les mouroirs que nos centres de santé sont devenus.
      Oui, quitte à passer pour un vieux con qui radote, ces années que les moins de 50 ans ne peuvent pas connaître, ont été un bonheur. C’était un peu nos 30 glorieuses à nous. Qu’en est-il resté après que l’extrême gauche nationaliste, un Amiral félon à sa tête, ait décidé de renverser la table et de mettre la France (de son passage, entre le verre à moitié vide et le verre à moitié plein, je retiens ce dernier, il n’ y a pas tout à jeter, certainement pas !!!) et de se tourner vers L’URSS et- la Corée du Nord ? Que de la désolation, des larmes et des haines… Et au fond, une désillusion teintée de regrets éternels. Ce qui me désole le plus, c’est de voir notre jeunesse perdue, sacrifiée par l’égoïsme d’une caste qui a remplacé l’ancien colon blanc par des colons couleur locale encore plus vicieux, plus sa.lauds qui ont entraîné, dans leur folie, par un orgueil déplacé, le pays vers la ruine, vers l’enfer. Et là où j’ai le plus mal, c’est de me dire que les enfants, les petits enfants de Mada, le pays de mes ancêtres, eux ne connaîtront jamais la vie rêvée que j’ai vécue.

    • 13 décembre à 13:13 | Turping (#1235) répond à zanadralambo

      Zanadralambo
      D’accord, au temps de Tsiranana et même pendant la colonisation les malagasy ont reçu des bonnes choses en l’occurrence à l’éducation, l’enseignement, construction des hôpitaux, les chemins de fer,...la politique de la francafrique devenue France à fric avait ses côtés positifs.
       Le revers, ça a créé des filous, des v.oyous et des gens qui ne s’assument pas ,en rejetant toujours les fautes aux autres qui sauvegardent logiquement leurs intérêts ( à l’affux des ressources minières ....).
       Certes, la France voulait toujours garder ses intérêts, et ses influences géopolitiques à travers les dirigeants africains que beaucoup rejetent.
       Stéphan Narson le mathématicien qui dirigeait le CNRS de Montpellier était issu de cet enseignement pendant l’ère Tsiranana comme parmi d’autres Solofo Jonis ( le savant ayant découvert le biocarburant de la 4 ème génération) etc....comme beaucoup des malagasy restés planqués en France qui honnissent la politique de la francafrique, la réalité.
      Conclusion : tant que les dirigeants ne cherchent pas les intérêts communs ,valeurs communes ,le win_win au lieu des boucs émissaires,on n’avancd pas . La souveraineté,afin de se responsabiliser demande le patriotisme.
      C’est normal si un pays bien dirigé cherche avant tout ses intérêts....c’est à chacun de se defendre.
      Jadis, la notion du mérite existait réellement au temps de Tsiranana et pendant la colonisation pour former des hommes et femmes de qualité,..Dans l’état actuel tous les moyens sont bons pour s’enrichir rapidement quitte à vendre ses enfants, difference,l’insécurité, l’immortalité....dans l’hypocrisie totale .

    • 13 décembre à 14:57 | bekily (#9403) répond à zanadralambo

      Lorsque Madagascar était TOM ( comme la nouvelle Calefonie ) la France avait une politique expansioniste...d’occupation

      La France investissant en développant UN PAYS OU ELLE PENSAIT S’IMPLANTER AD VITAM ETERNAM.
      Routes, chemin de fer, hôpital etc
      En même temps les meilleures terres de la côte etaient distribuées à des « colons » francais, Reunionnais...

      ET LA POLITIQUE MANIPULATRICE SUIVIT :
      * Les côtiers étaient obligés de leur manger dans la ? main...
      Et le syndrome de Stockholm s’installa( victime amoureuse de.son bourreau)
      * En revanche
      les merinas toujours opposés au Français, devenaient qualifiés d’exploiteurs aux termes du « diviser pour régner » de Gallieni...
      Les Français ENVAHISSEURS
      n’auraient été que des bienfaiteurs avec la propagande !

      La capitale Tananarive et ses habitants avait tiré profit de la création de lycées et de collèges de prestige ...
      ( lycée Gallieni, lycée Jules Ferry, collège Saint Michel, collège Faravohitra)
      * ces lycées et collèges étaient destinés à accueillir LES ENFANTS DE LA HAUTE SOCIETE COLONIALE
      * il fallait les remplir...
       ? et les Tanariviens y avaient aussi fait former une ELITE MALGACHE DE TRES HAUT NIVEAU
      * à cette époque ceux qui avaient été recalés au baccalauréat le repassaient à La Réunion pour l’avoir les doigts dans le nez !

      LA FRANCAFRIQUE n’est intervenue qu’en 1960 la France accorde une indépendance conditionnelle ,
      assortie de NEOCOLONISATION DÉVASTATRICE ,avec la COMPLICITE D’INDIGENES !
      installant une mafia meurtrière
      dont nous subissons aujourd"hui les conséquences :
       corruption
       pauvreté+++ (rapport BM juillet 2025)
       faim alarmante (rapport FMI 2024 )

      XXI* siècle
      la famine est encore endémique dans le sud !!!!
      Le pays est très riche et la population très pauvre....

    • 13 décembre à 15:15 | bekily (#9403) répond à zanadralambo

      Pas compliqué à frissonner

      1) la colonisation implique obligatoirement DES ACTIONS DE DEVELOPPEMENT pour un imperialiste qui avavait’ intention D’OCCUPER AD VITAM ETERNAM !
      ( voir les tergiversations +++ en Nouvrlle Calédonie

      2)avec L’INDÉPENDANCE CONDITIONNELLE Avec des ACCORDS DE COOPERATION NEOCOLONIALISTES DE 1960
      on entre dans une ère de spoliation et dépouillement total de Madagascar,
      Avec la COMPLICITÉ D’INDIGENES et autres colonisés introduits( les KARANAS)

      Meme pas la peine de s’etaler sur les effets dévastatreurs connus de tous de ce NEOCOLONIALISME DÉVASTATEUR...
      * MAFIA
      * CORRUPTION , SPOLIATION, TRAFIC D’INFLUENCE ETC ETC ETC
      * PAUVRETE
      * FAIM

    • 13 décembre à 15:17 | bekily (#9403) répond à zanadralambo

      Mes excuses pour le résumé répétitif...je croyais mon premier post disparu....

    • 13 décembre à 15:23 | kartell (#8302) répond à zanadralambo

      Votre témoignage est précieux parce qu’il permet aux nouvelles générations de constater qu’hier, le pays avait un tout autre visage, plus apaisé, qu’aujourd’hui.
      Il ne s’agit pas de tresser des lauriers à une période post-coloniale qui n’a, jamais, d’ailleurs, été exemplaire, mais, qui avait permis à un plus grand nombre, d’espérer un avenir, sous les meilleurs hospices…
      Le rêve s’est progressivement évanoui, au fur et à mesure, des pouvoirs successifs qui ont réduit ce rêve, à une peau de chagrin..
      Témoigner du passé, c’est surtout être attachés à des valeurs qui n’ont plus cours, c’est, comprendre que les nouvelles générations devront composer, différemment, d’autant qu’elles n’ont pas les mêmes repères que vous, qui les conservez, précieusement, dans votre mémoire..
      Par les temps qui courent et qui bégayent, c’est un petit moment, nostalgique qui offre une pause, bienvenue, dans cette période, troublée, où les gouvernants ne gouvernent plus, et, où, le temps des kabary redevient, tendance, comme ailleurs, le temps des cerises !..

    • 13 décembre à 15:26 | bekily (#9403) répond à zanadralambo

      Nous avons TOUS LES MOYENS POUR VIVRE HEUREUX

      A la condition qu’aujourd’hui tous les gangsters qui mettent à sac le pays soient sanctionnés SANS PITIE !
      POUR L’EXEMPLE

      et leurs complices relégués au banc de la société ....obligation de travail d’intérêt général pour les REEDUQUER....

      Comme la FFKM qui ose inviter LE PLUS MALFAISSANT DE NOS PRM !!!
      Ce n’est pas de l’ouverture mais de la
      — COMPLAISANCE IMPARDONNABLE !
      — UNE INSULTE A LA MISERE DU PEUPLE

    • 13 décembre à 16:05 | bekily (#9403) répond à zanadralambo

      Zanadralambo
      Tsiranana n’a fait que prendre le train en marche...
      Bénéficiant encore de l’infrastructure de developpement de la colonisation.

      Mais ne faisant rien...les conséquences nefastes allèrent en se multipliant..
      Jusqu’à éclatement.
      ..
      La notion de renimalala était le leurre absolu.

    • 13 décembre à 18:54 | Shalom (#2831) répond à zanadralambo

      Ny olona sahy mialza fa nitondra soa ho an’ny tany voazanaka ny fanjanahan-tany dia olona nahita soa tamin’izany.
      Marina fa nisy ny antsoina hoe fivoarana (làlam-by, arabe, jiro sy rano, fianarana, fitsboana sns ...).
      Ny indrokelin’ny mpandrafitra dia natao izany hiainan’ireo mpanjanaka sy hanondranany ny vokatra nokejainy tao amin’ilay tany nozanahany.
      Tadidio fa nilaza ohatra ry Jules Ferry hoe « hanova ireo olon-dia » no anton’ny hanjanahana.
      Fitadiavana akora no nanjanahana ary aza adino fa ny fanjanahana no nahatonga ny ady rehetra naneran-tany hatramin’ny taon-jato faha 19.
      Raha tsy voazanaka i Madagasikara, mino aho fa nandroso sy nety noho izao zava-misy ankehitriny izao ny fiainana teto.
      Aza adino fa ny fanjanahana no nanasaratsaraka ny malagasy ka nisian’ny resaka hoe tanindrana (nantsoina mihitsy aza hoe tambany) sy ny tanivon-tany.
      Mba handresena ny fanjakana teto Imerina dia naodikodin’ny frantsay ny fanjakana teny amoron-tsiraka hiarak’aminy handresy ny teto Imerina. Tsy nisy notanterahin’ny mpanjanaka anefa ny fampanantenana nomeny ireny olon’ny antsiraka ireny fa ilay fankahalana ny Merina no nabosesiny tsy an-kijanona.
      Mbola fanasaratsarahana ihany koa ny hoe : ny teto Imerina protestanta fa ny tany Betsileo notarihina ho an’ny katolika.
      Na ny fomban-drazantsika toa ny famadihana aza dia naratsin’ny mpanjanaka nolazainy fa fivavahana amin’ny Razana (izy ireo amin’io manamasina ny matiny).
      Aza adino ihany koa ny asa an-terivozona, ny hetra isan-dahy, ny famerana ny fianaran’ny tompon-tany ary fanavakavahana ny diplaoma.
      Eny fa na ny fianarana ho dokotera aza dia nisy Befelatanana izay namoaka dokotera hitsabo ny malagasy fa tsy hitsabo ny frantsay mpanjanaka sanatria, ny azy dokotera avy any an-dafy no nitsabo azy ireo.
      Izany toe-javatra rehetra izany no ezahin’ny tandrefana ho adinoina ankehitriny.
      Jereo ny resaka Lafrantsa sy Alzeria ...

      Ny tany nozanahana dia heverin’ny tandrefana fa ambany foana ary tsy maintsy mandalo amin-dry zareo vao afaka hanao zavatra.

      Ohatra roa nentiko nanehoana hevitra :

      1) Raha nianatra tany Lafrantsa ny tenako, dia nanao fiofanana teny an-dranomasina.
      Raha tonga tao Alger izahay dia notendren’ny Komandin’ny sambo aho ho anisan’ny delegasiona hametraka fehezam-boninkazo amin’ny toerana fahatsiarovana ireo frantsay maty tao Alzeria.
      Tsy nanaiky ny hanao izany aho : « Adinareo sy ny alzeriana izany hoay aho fa tsy misy hidiranay malagasy ».
      2) Raha teny an-dranomasina ihany izahay, Officier de Quart ny tenako indray alina.
      Tamin’izany fotoana izany i Madagasikara dia noheverina ho isan’ny firenena antsoina hoe : « Pacte de Varsovie ».
      Koa raha misy sambon’ny « Pacte de Varsovie » mifanena amin’ny sambo nisy anay (frantsay io) dia tsy maintsy soratana ary ampiakarina eo noho eo any Paris ny rapaoro.

      Nisy sambo iray nitondra ny saina malagasy tamin’izaho nanao Quart io.
      Nolazaiko ny Manamboninahitra lefitra (Commandant en second) fa tsy afaka ny hanoratra io sambo io amin’ny rapaoro ny tenako.
      Nahoana hoy izy ?
      Sambo mitondra ny sain’ny fireneko io hoy aho ka tsy heveriko ho fahavalo.
      Niantomoka teo dia tsy notendrena intsony aho hanao ny raharaha « Officier de Quart ».

      Santionann’y fiainana sy fifandraisan’ny tany nozanahana sy ny tany mpanjanaka izany.
      Na iza hilaza na iza hanoitra dia tsy rariny ary nampitondra takaitra ny fanjanahan-tany na taiza izany ary na aoviana.

      Tsy zakan’ny tandrefana ankehitriny ny tsy fahazoany manoy intsony ny fanjanahana.

  • 13 décembre à 08:44 | rendre visible l’incision le (#11616)

    Aslm alkm
    Objection votre honneur Patrick R.
    Pourquoi ?
    Vous avez fait abstraction de certaines réalités incontournables voire déterminantes comme :
     l’état des lieux dans le pays
     la mondialisation
     notre dépendance dans tous les domaines
     et non la moindre la réalité du pouvoir car notre pays ne se résume pas à un petit village statique où la réalité d’aujourd’hui sera éternelle donc réveillez-vous car vous raisonnez en un villageois voire un insulaire qui n’anticipe pas et résoudra le problème à son apparition : du pilotage à vue. Même une association a besoin de statut et pourquoi pas un pays d’une Constitution. Un village est régi par une tradition, non écrite certes mais vivante, connue et respectée par tous qui organise la vie en société dans le temps et dans l’espace (à l’intérieur : qui fait quoi/ à l’extérieur au nom de la représentativité et de l’engagement).
    La vie en société a besoin d’organisation et de règle.

    Répondre

    • 13 décembre à 11:40 | Camisole (#3159) répond à rendre visible l'incision le

      Bonjour
      Le propos n’est pas de nier la nécessité d’une loi fondamentale...
      Mais le problème n’est pas d’en inventer une nouvelle mais d’être capable de mettre en œuvre ce qui existe.
      On passe son temps à inventer au lieu d’appliquer...
      Et l’essentiel nest pas dans les textes mais dans les têtes.

  • 13 décembre à 11:43 | canal baobab 13 (#11848)

    Zanadralambo...tu vas me faire chialer c est beau comme un ravitoto fumant ah putain voui tu as fais 2 post émouvants car j ai déjà l impression de l avoir entendu il y a plus de 30 ans à Madagascar ce que tu postes là...par des plus vieux que moi une génération 10/ 20 quand tout était propre la monaie relativement forte 45 fmg/1 ff ...
    C est marrant ce ministre le chat un vieux ( vaza) de la vieille ayant fini sa vie en Guyane ne faisait appeler le chat et c’est lui qui me dit d aller en Namibie en janvier 2000 ou je passe beaucoup de temps à cachan et around
    Et effectivement il y a bien eu une « vengeance » ou une pas maladie mais un ressentiment qui a débouché sur cette auto destruction ou bêtise ou méchanceté je sais pas ( vraiment) des merinas de la grande bourgeoisie qui n ont jamais« encaissé » la colonisation ce qui peut se comprendre car avant que les anglais donnent à paris la grande île mais je vais gacher tes 2 post

    Répondre

  • 13 décembre à 13:43 | rendre visible l’incision le (#11616)

    Bonjour camisole
    Comment appliquer des textes imparfaits et contestés ayant fait l’objet de plusieurs critiques ?
    Les mêmes causes produisent les mêmes effets:de la mauvaise gouvernance et de l’échec prévisible.

    Répondre

    • 13 décembre à 19:51 | Camisole (#3159) répond à rendre visible l'incision le

      Rrrrr..
      Je le redis... Pitchboule a toujours milité pour un texte fondamental plus adapté à l’identité gasy que ne l’est ce texte qui nest qu’un pale copier coller d’un texte colonial qui a au moins 250 ans d histoire.
      Il dit que l URGENCE est de s occuper des URGENCES... pas de pondre dans la hate un texte qui ne mettra pas de l’eau dans les bidons ni de gas oil dans les générateurs ou de béton sur les ponts ou de medecins dans les dispensaires ou de maîtres dans les écoles ou de policiers pour la sécurité dans les villes et territoires...
      On est là en train d’ergoter derrière nos écrans sur qui mettre et quoi mettre dans ces commissions alors que les problèmes de la majorité restent des problèmes de survie immédiate...
      Et la reconstruction des textes fondamentaux et de l Etat devrait se faire de manière AGILE en prenant le temps nécessaire... Et pas à la va vite pour satisfaire quelques idéalistes de la démocratie ou quelques opportunistes qui veulent reprendre ou prendre une place... C est complètement hors sol sinon...

  • 13 décembre à 21:29 | rendre visible l’incision le (#11616)

    Camisole, votre honneur, j’ai déjà écrit sur ce forum mes objections sur la forme prise actuelle par la concertation nationales : des dépenses futiles et du temps perdu. C’est le devoir et le rôle des « Vato nasondritry ny tant » de faire leurs propositions pour le pays et l’envoyer au conseil de ministre. C’est à ce dernier de sélectionner les meilleurs dossiers et d’appeler leurs « auteurs » en conclave pour faire sortir un projet de loi à ratifier par les parlementaires et à vérifier la conformité à la constitution par la HCC. Quelques soient les résolutions, leurs donner une de loi avant leurs applications reste un point d’interrogation quand à la procédure à suivre : un départ à zéro de trop pour un pays dépourvu comme le notre. De la « democratite » et ses conséquences vicieuses.

    Répondre

    • 13 décembre à 22:11 | bekily (#9403) répond à rendre visible l'incision le

      On ne peut rien changer avec le meme système.

      Ce SYSTEME , OBJET DE CONTESTATION GNERALE
      N’apporte que :
      — succession de dictatorions
      Du fait de POUVOIRS PERSONNELS EXORBITANTS... LÉGITIMÉS son mode d’ELECTION UNIVERSEL DIRECT.
       le dictatorion corrompu entrainant la.mort du pays dans son sillage.
      Pays riche Madagascar devient un des plus pauvres fu monde : rien qu’avec la magie corrompue
       système dictatorial qui IMPLANTE LA CORRUPTION INSTITITIONNALISEE
       dictature qui ETOUFFE LES CITOYENS DONT LES LIBERTES PUBLIQUES SONT MEPRISEES.

      En outre
      Ce centralisme exacerbé ne convient vraiment pas à notre configuration economique et géographique qui.a besoin de :

      — VÉRITABLE DECENTALISATION POLITIQUE

      ET NON PLUS

      — UNE DECENTRALISATION ADMINIDTRATIVE
      qui n’est qu’une vulgaire déconcentration napoleonienne !!!!
      QUI FACILITE LA CORRUPTION !

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