Le Fonds monétaire international (FMI) demande des explications sur les pratiques financières de l’Etat. L’achat de l’avion présidentiel, Air Force One 737-700, qui s’élève à soixante millions de dollars (60 millions USD) a motivé cette demande d’explication qui a trait, non pas sur l’affectation de la somme mais sur l’orthodoxie financière. Le FMI a refusé de faire de l’ingérence en signifiant qu’il ne s’agit pas de la qualité de l’option choisie par rapport aux besoins du pays ou de l’Etat, comme l’auraient souhaité plus d’un. Le Fonds s’est contenté de faire des observations sur les procédures d’utilisation des deniers publics et sur les formes d’achats, si les règlements sur les marchés publics ont été respectés. Dans le cas contraire, le Fonds suggère que l’ordre de dépenses soit affecté dans la rubrique des exceptions qui nécessite des preuves.
L’achat de cet avion de luxe est diversement commenté. Le président Marc Ravalomanana a donné les raisons de cette acquisition : c’est un appareil de luxe avec des accessoires de haute technologie et très performant. Il lui permet en quelque sorte de travailler en toute sérénité (Internet, fax, téléphone, photocopieur) et ainsi, d’accélérer le développement du pays. Il a précisé que c’est un appareil d’occasion. Il ne s’est pas permis d’acheter un neuf car c’est trop cher pour l’économie, a-t-il indiqué, tout en notant qu’il vaut soixante millions de dollars (60 millions USD), si l’ancien avion présidentiel a coûté onze millions de dollars (11 millions USD). Le président s’est déclaré fier de cette acquisition et a aussitôt effectué des visites de travail dans diverses régions de Madagascar pour démontrer la nécessité de l’appareil.
Quant aux communs des citadins et des contribuables, ils n’ont pas compris cette dépense présidentielle car la pauvreté adopte un rythme de plus en plus infernal. Toutes les suppositions ont été évoquées pour dénoncer l’acquisition car les 60 millions de dollars auraient pu être affecté à d’autres rubriques sociales (logements sociaux, vigies pour la sécurité urbaine) ou à la rubrique économie et finance tel un fonds pour la création de micro ou petites entreprises dans les régions car jusqu’à présent, « les multiples Ravalomanana dans les régions restent du domaine du rêve ».
En tout cas, les politiciens ont trouvé dans cet achat une autre raison pour déplorer, de leur point de vue, l’indifférence du président par rapport à la paupérisation générale et, par la même occasion, de démontrer le caractère dictatorial et oligarchique du pouvoir.