« Tsy te ahalala aho... » ou « je m’en moques » Tout a été finalement dit par le président.
Le président Marc Ravalomanana a tenu hier à partager son point de vue sur divers commentaires ou les nombreux questionnements et moult inquiètudes des sympathisants du régime ou des opposants qui ont fusé de toutes parts après la victoire de l’opérateur, Andry TGV, dans la course à la mairie de la capitale. De sa collaboration avec le nouveau maire pour faire de la capitale une métropole digne de ce nom, en passant par le marché d’Ambohimanarina auquel le chef de l’Etat tient à tout prix, jusqu’à cette mauvaise surprise du 12 décembre dernier ; tout a été abordé par le chef de l’Etat à l’issue de sa rencontre avec Andry TGV, et devant les journalistes.
Mais tout n’a pas été rapporté par la presse officielle.
À la question d’un de nos confrères quant au message que la population d’Antananarivo voulait faire passer par ce vote en faveur de Andry Rajoelina, ou ce vote sanction contre le régime Ravalomanana, le président de la République n’a pas maché ses mots. « Tsy te ahalala aho... » (librement traduit par je m’en moque). Je me moque de ce qu’en pensent les électeurs a-t-on compris de ses propos. Ils peuvent penser ce qu’ils veulent car, apparemment de l’avis du président, ils ne savent pas de quoi il s’agit. Mais, lui, il sait ce que cherche cette population de la capitale. Il a en tout cas fait comprendre qu’il travaille pour le bien de la population malgache et, dans le cas présent, pour le bien-être de la population tananarivienne.
Comme il a l’habitude de le dire quand il se trouve devant une assistance populaire, il dit souvent qu’il sait et il connaît les aspirations profondes de son auditoire sans que celle-ci ne lui fasse part de ses préoccupations (Vao mijery anareo aho dia fantatro ny zavatra tadiavinareo ). En fait, il sait tout ! Il sait ce dont cette population tananarivienne a besoin. Il sait aussi ce dont les « tanindrana » ont besoin. Il sait tout.
On se souvient qu’il y a de cela quelques mois dans le Nord-Ouest, il a dit presque la même chose. Il n’a pas besoin de plaire aux « tanindrana ». Il fait ce qu’il doit faire car il sait que cela doit satisfaire aux besoins des « tanindrana » et une fois que le travail de développement réalisé, ce seront ces « tanindrana » même qui le remercieront et se sentiront aimé.
De tous ces propos et comportements, il semblerait donc que les consultations populaires n’auraient plus leur raison d’être. Elles ne seraient plus que simulacres de consultations ou simples dilapidations des deniers publics sinon des manoeuvres de détournements de l’opinion.
Quand on se rappelle également que les propos de certains zélateurs du régime lors de la propagande des municipales et mairie de la capitale ont été compris comme un véritable chantage quant à la poursuite des travaux de reconstruction du Rova, on se remémore facilement des propos de l’ancien chef d’Etat, Didier Ratsiraka en désarroi, dans sa débâcle, selon lesquelles il va punir Antananarivo. En est-on arrivé jusque-là aujourd’hui ? Le « tsy te-ahalala... » ne rassure guère. Il inquiète de plus en plus.
