La récente destruction d’huiles de marque ROOTS, jugées impropres à la consommation humaine, met en lumière les graves défaillances du système de contrôle sanitaire à Madagascar, et surtout, elle jette une lumière crue sur les zones d’ombre entourant le ministère du Commerce.
Ces huiles, saisies à Antsirabe le 23 juin, affichaient une durée de conservation de 24 mois, mais leur date de fabrication, rédigée en caractère arabe, était incompréhensible pour les agents en charge des vérifications. Une absurdité révélatrice : la barrière linguistique est désormais un obstacle à la sécurité alimentaire, et aucune norme claire ne semble imposée quant à la lisibilité et à la langue des étiquetages. Comment un produit peut-il rester en rayon sans que personne ne puisse en lire la date de fabrication ?
Dans un communiqué officiel, le ministère du Commerce admet “mener une enquête sur l’origine de ces produits”, alors que c’est précisément ce ministère qui devrait autoriser la mise sur le marché des marchandises, qu’elles soient importées ou produites localement. Incompétence ? Laxisme ? Ou complicité ? L’affaire ROOTS soulève bien des questions puisque dans une autre affaire des huiles produites dans le pays, les marques HINA et LAFATRA, ont finalement été jugées aptes à la consommation par le ministre du Commerce. Auparavant pourtant un des directeurs au sein de cette institution et le gouverneur de la région Boeny ont mis en garde la consommation sur ces produits.
Les coïncidences s’accumulent, et l’affaire commence à sentir le rance. Surtout dans un contexte où les cas d’intoxications alimentaires mortelles se multiplient — sans que les autorités ne soient en mesure d’en identifier les causes réelles. Le silence sur ces drames et l’absence d’investigations publiques sérieuses alimentent un sentiment d’impunité généralisée, où la santé publique semble reléguée derrière des intérêts privés bien gardés.
Le ministère du Commerce, au lieu de rassurer, s’enfonce chaque jour un peu plus dans l’opacité. Et pendant ce temps, les consommateurs continuent de remplir leurs assiettes avec des produits potentiellement dangereux, faute de contrôle réel, de transparence, et de volonté politique.
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Vos commentaires
Le ministère du commerce et les importateurs sont les responsables de cette lamentable situation.
Normalement, l’enquête et la suite des investigations ne devraient plus être sous la responsabilité de ce ministère défaillant.
A ce stade, depuis le port d’arrivée jusqu’à l’étal, le ministère est complètement impliqué.
Incompétence, complicité, collusion, irresponsabilité, corruption... Les responsables du ministère doivent en tirer les conséquences, et l’Etat devra agir, bien sûr, l’Etat mais non pas le régime politique...
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Bonjour Vohitra,
Les ministres observent et exécutent les directives du premier ministre, lequel applique la politique définie par le président.
Et le président est le garant des principes définis dans la Constitution.
Est-il nécessaire de continuer ?
L’état est l"ensemble des citoyens de la république qui vivent en bénéficiant de la bienveillance de la république et des serviteurs d’icelle.
Les principaux coupables sont donc bien identifiés.
Mais la copie des pratiques de la France est bien valable, les responsables ne sont jamais coupables !
Bonjour Vohitra,
Les ministres observent et exécutent les directives du premier ministre, lequel applique la politique définie par le président.
Et le président est le garant des principes définis dans la Constitution.
Est-il nécessaire de continuer ?
L’état est l"ensemble des citoyens de la république qui vivent en bénéficiant de la bienveillance de la république et des serviteurs d’icelle.
Les principaux coupables sont donc bien identifiés.
Mais la copie des pratiques de la France est bien valable, les responsables ne sont jamais coupables !
Bonjour Stomato,
Bien sûr, comme vous l’avez mentionné, la chaîne de commandement en « top down » est toujours dominante et écrasante, mais à partir du moment qu’un scandale apparaisse, la chaîne de responsabilité est rompue, et les apparatchicks ne font que circonscrire d’abord le scandale, ses impacts ainsi que le niveau informationnel...
A ce stade, toutes les actions sont orientées vers la désignations occultes des « fusibles à sacrifier »...
Bonjour djiaby.
C’ est celui qui a autorisé la mise sur le marché de ces huiles qui doit être responsable et condamné !
Inutile comme d’ habitude de chercher un bouc émissaire, vous avez bien vu en les important que c’ était écrit en arabe !
Et vous n’ avez pas une personne à Madagascar capable de le lire ???
Si ce n’ est du foutage de gueule comme trop habitué, vous me direz ce que c’ est !
De plus avec toute les arachides cultivées à Madagascar ???
De préciser qu’ avant qu’ une huile soit rance, il faut qu’ il en passe sous les ponts ...
Et si au lieu de tout balancer, vous vous en serviez pour alimenter des mèches et remplacer les bougies ? au pire envoyer à analyser cette huile pour savoir qu’ est ce qui est dangereux ou contagieux : serait trop demander ???
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tout est compliqué à mada contrastant avec la légèreté des réponses de l état.
Mais quoiqu ils disent, la pauvreté est bien présente.. c est un fait indéniable.
Puis, cette pauvreté est la conséquence directe de l’incapacité flagrante de rajoel et so équipe.
non seulement ils n arrivent pas à trouver la solution pour endiguer cette pauvreté mais ils ne savent pas non plus la cause, du fait de leur manque de savoir.. Si bien, qu ils ne font qu accuser leur prédécesseurs d être la cause de de la situation actuelle.. peut etre ils vont même accuser les anciens roi et reine ?
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Il faut savoir que même dans les pays dit riches et bien organisés, il est impossible d’analyser toutes des denrées alimentaires qui sont importées.
On préfère largement demander aux importateurs d’être certifiés autour de normes fiables comme l’iso22000 et le FSS.
Une certification peut toujours être contournée mais les quelques % de contrôles effectifs avec analyses qui mettent en défaut les importateurs sont très efficaces contre les contrevenants. Paf.
L’idée reste de minimiser les coûts pour l’état tout en maintenant un bon niveau de sécurité.
Le soucis, à Mada, c’est qu’il n’y a aucun labo correctement équipé et encore moins au niveau étatique.
Y’a un gros trou dans la raquette.
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L’art et la manière de détourner les regards !
Les intoxications passées sont-elles imputables à ces huiles ? En effet elles ont eu lieu à Antananarivo, Mahajanga, Toamasina, Ambositra et les huiles « impropres à la consommation » ont été attrapées à Antsirabe !
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Ok l’ huile d’accord mais il y a pas mal de substances que ailleurs sont interdites puisque retenues dangereuses pour la santé ( additifs, colorants, etc ) mais il faudrait que il y ait un contrôle strict, un labo bien équipé et le personnel convenablement payé et compétent, le tout sans intervention d’en haut ou des magouilles pour falsifier les résultats : c’est du mirage ici !!!
Pour les étiquettes il suffit OBLIGER qu’elles soient en langue au moin française si non Malagasy.
Bjr En Espagne il y a quelques décennies des dizaines (centaines ?) de personnes étaient mortes suite à la consommation d’huiles frelatées !
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Et non !
Les huiles de colza venues de l’extérieur de l’Espagne avait été accusées mais, on le sait maintenant, c’est un montage du gouvernement, opportuniste sur ce coup-là, pour discréditer ces huiles trop concurrentielles.
La pollution provenait en fait de pesticides organophosphorés très mal utilisés principalement sur des cultures de tomates en Espagne.
Ce sont maintenant des pesticides interdits partout en Europe.
Ouf.
Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a plus rien de dangereux utilisé en Europe dans l’agriculture.
On vient d’annuler l’interdiction des neonicotinoides en France…
le glyphosate aussi !
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