Les rouages de la justice sont trop complexes, selon le constat des membres de la société civile venus assister à une formation dispensée à l’Ecole Nationale de la Magistrature et des Greffes (ENMG) Tsaralalàna hier. Cette formation, dispensée par l’ENMG, pour la plate-forme des organisations de la société civile, axée sur l’organisation et le fonctionnement des juridictions judiciaires et financières, a été une occasion pour découvrir la source de cette complexité.
• Madagascar Tribune : Comment voyez-vous la structure de la justice à Madagascar ?

- Ravoavy Michel, représentant du Syndicat des Chrétiens de Madagascar, (SEKRIMA) : « C’est trop complexe, il est difficile pour nous, les sociétés civiles, de le comprendre en si peu de temps, et de l’expliquer à la masse populaire. Il faut une structure de communication plus efficace qui atteindra les paysans dans les brousses »
• À votre avis, où se trouve la complexité de la structure de la justice à Madagascar ?
– « C’est son organisation de base même qui est complexe. Même les juges entre-eux n’ont pas la même vision, pour les différentes juridictions. »
• Comment peut-on expliquer à la population la structure de la justice selon vous ?

Rakotoarivony Huguette, Présidente de l’association AMONTANA :’ Le plus dur est d’expliquer aux paysans comment fonctionne la justice. Ce genre de formation est déjà un bon début qu’il faut continuer. La société civile peut toucher plusieurs secteurs. Mais il faut aussi penser aux analphabètes et aux paysans. »
• Madagascar Tribune : Quel effort doit-on encore faire pour plus de transparence ?
– Rakotoarivony Huguette : « Il faut organiser une table ronde pour établir une stratégie sérieuse et efficace afin de faire connaître aux citoyens la structure de la justice. Il faut aussi en même temps établir un plan de communication plus efficace pour expliquer cette structure aux Malgaches qui vivent dans la brousse. »
• Avez-vous des commentaires sur l’accusation de corruption lancée à l’endroit des juges ?

- Rasamoelina Violette, D V V International à Madagascar : « Il y a des juges qui respectent bien la déontologie de leur métier, mais il y a aussi ceux qui sont pris par la tentation face à l’ignorance des justiciables, et à la complexité de la structure de la justice. »
• Que faut-il faire alors ?
– « Il faut organiser une telle formation très souvent, et pour un plus large public. Il faut aussi penser aux détenus en prison. Il faut qu’ils sachent leurs droits et obligations. »
Recueilli par Manjakahery Tsiresena