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Politique

Situation politique sociale et économique

Retour à la case départ pour Madagascar

jeudi 17 décembre 2009 |  3157 visites  | 5 commentaires 

(Syfia Madagascar) À Madagascar, l’année 2009, qui avait commencé par une crise politique, s’achève dans un climat politique, économique et social encore incertain. Et les perspectives pour l’année qui vient ne s’annoncent guère plus réjouissantes, en particulier sur le front de l’emploi.

Tout a commencé le 13 décembre 2008, quand le gouvernement de Marc Ravalomanana a fermé la télévision d’Andry Rajoelina, à l’époque maire d’Antananarivo. S’en est suivie au début de l’année 2009 une série de manifestations et d’émeutes qui ont fait une centaine de morts et causé des dégâts matériels importants. Dans la foulée, Rajoelina accédait au pouvoir sans être élu tandis que Ravalomanana s’exilait en Afrique du Sud. Les partisans du président déchu manifesteront ensuite à plusieurs reprises dans la capitale. En vain.

Depuis près d’un an, des solutions à la crise politique malgache ont été cherchées un peu partout, notamment à Maputo (Mozambique) en août ou encore à Addis-Abeba (Éthiopie) en novembre. L’accord sorti de ces rencontres donne la priorité à la formation d’un gouvernement d’ouverture et à l’organisation d’élections d’ici fin 2010. La présidence est désormais assurée de façon consensuelle par l’actuel président et deux co-présidents de la Transition. La composition du gouvernement reste toutefois une affaire délicate : les co-présidents demandent un partage égal des postes, que refuse Andry Rajoelina au nom du droit du chef de l’État à choisir seul ses ministres.

« La situation est relativement calme, mais instable. Les problèmes ne sont pas résolus. La situation politique demeure tendue, l’économie fragile et le climat social précaire », résume Pierre van den Boogaerde, représentant du FMI à Madagascar. D’autant que le gel de la plupart des financements extérieurs (aides budgétaires, projets de développement, etc.), décidé au lendemain de l’éviction du président élu, se poursuit.

Plus de 200 000 emplois en danger

Selon le Groupement des entreprises franches et partenaires (GEFP), une association d’entreprises franches malgaches et étrangères, l’année 2009 se termine sous la menace d’une mise au chômage de plus de 200 000 employés des zones franches. Les États-Unis ont, en effet, prévenu que la persistance d’un régime extra constitutionnel à Madagascar entraînerait, à partir de 2010, son exclusion de l’accord commercial préférentiel AGOA. Plus chers, les produits textiles des entreprises de Madagascar, risquent ainsi de se vendre plus difficilement aux États-Unis.

Dans un rapport d’octobre 2009, la Banque mondiale prévoit une sévère récession économique avec plus de 50 000 emplois supprimés en 2010. « Les difficultés vécues par les entreprises cette année se répercuteront sur les recettes publiques en 2010 », avertit Herintsalama Rajaonarivelo, président du FIVPAMA, le groupement du patronat malgache. Les établissements industriels et commerciaux victimes de pillages lors des événements de la fin 2008 peinent à redémarrer leurs activités. Andry Rajoelina n’a pas encore tenu sa promesse de les appuyer financièrement : « J’ai du mal à récupérer les 100 millions d’ariary (35 000 € actuellement) que j’ai perdus durant les émeutes », confie la gérante de deux commerces d’informatique de la capitale.

Même si les émeutes se sont déroulées surtout dans la capitale, le monde rural et les régions n’ont pas été épargnés par la crise. L’insécurité s’est accrue dans le pays, car la majorité des forces de l’ordre s’est déplacée dans la capitale pour prévenir d’éventuels troubles. Dans la commune rurale d’Elonty, au sud de l’île, l’année 2009 a été marquée par une forte recrudescence des vols de bétail. Plus de 100 têtes de zébus ont disparu chaque jour contre cinq à sept seulement en 2008. « Il n’y a presque plus de zébus dans la commune. Les paysans doivent trouver d’autres moyens pour labourer leurs terres », se plaint Raharison, le maire.

Fin 2008, c’est la fermeture d’un média qui avait été le déclencheur de la crise. Un an plus tard, d’autres radios sont interdites d’émettre et les médias nationaux sont étroitement contrôlés par le pouvoir en place.


Mamadou Bineta

5 commentaires

Vos commentaires

  • 17 décembre 2009 à 09:31 | Rakotoasitera Fidy (#2760)

    Fozaorana vient de signer son arret de mort

  • 17 décembre 2009 à 12:28 | Basile RAMAHEFARISOA (#417)

    Profitons de cette crise pour « TOUT » revoir.

    A propos de l’AGOA.

    Plus difficile à admettre :

     abandon de toutes mesures protectionnismes,

     la livraison des « PANS ENTIERS » de l’économie au secteur privé,

     les « HEGEMONISMES » (un des critères d’éligibilité exige notamment que les pays bénéficiaires de l’A.G.O.A.ne votent pas contre les intérêts américains au sein des institutions internationales,dont les Nations Unies (O.N.U.) et l’Organisation Mondiale du Commerce (O.M.C.).C’est un « ASSUJETTISSEMENT » de leur souveraineté en matière de politique aux intérêts américains.

     Quelques doutes sur l’intérêt de cette disposition commerciale américaine,compte tenu des règles d’origine contraignantes comme l’obligation pour les entreprises textiles d’utiliser du fil produit aux U.S.A. ou dans un pays bénéficiaire de l’A.G.O.A.

    L’A.G.O.A. n’a pas fait décoller les investissements américains en Afrique.

    certains pays :

    Afrique du Sud(le plus inégalitaire du MONDE),Lesotho,Namibie,Swaziland auxquels il convient d’ajouter MAURICE (nouveau paradis fiscal africain) tirent leur épingle du jeu.MAIS A QUEL PRIX ????

    L’A.G.O.A qui concerne les secteurs du textile,de l’agriculture et de l’artisanat ,a fortement contribué à l’accroissement des échanges commerciaux entre les Etats-Unis et certains pays d’Afrique/Madagascar (37 pays au total) ;

    UNE QUESTION : LE BENEFICE ???Où ????avec la pratique de multinationale,au pays de paradis fiscal comme Maurice(à creuser pour l’avenir).

    Sous la responsabilité personnelle de Basile RAMAHEFARISOA

    • 17 décembre 2009 à 16:08 | Annie Remh (#3572) répond à Basile RAMAHEFARISOA

      Votre anti-américanisme primaire fait rire. L’ignorance est mère de tous les maux (F. Rabelais).
      Tout d’abord, l’AGOA est un simple Accord commercial ou un partenariat commercial. Comme tout contrat, il y a les avantages et les inconvénients. On appelle celà des droits et des obligations. Vous avez le choix d’y adhérer ou pas ! Personne ne vous oblige à signer un accord. Vous êtes libre. C’est tout bête, mais c’est comme ça. C’est un contrat synallagmatique ou bilatéral. Il convient à chaque partie d’en respecter les termes. Pour les malgaches, il suffit de respecter, entre autres, un certain nombre de principes démocratiques fondamentaux. Quant aux avantages acquis, je vous laisse le soin de consulter les documents officiels du Ministère des finances et du budget (Finances extérieures et Douane). Mais de grâce, arrêtez de proferer des inepties !

    • 17 décembre 2009 à 16:17 | Annie Remh (#3572) répond à Basile RAMAHEFARISOA

      Avez-vous bien lu le traité AGOA pour pouvoir affirmer, par exemple, que les fils utilisés par les entreprises textiles doivent être « Made in USA » ? Ayant travailé pendant plusieurs années sur la base de cet accord, nous n’avons trouvé rien de tel. La très grande majorité des matières premières et intrants utilisés provient de Chine (Fil à coudre, tissus Denim, Rivets métalliques, Boutons métalliques, tissus coton, fermeture, étiquettes, etc.) On peut vous procurer des copies des « déclarations d’importation » des entreprises travaillant sous AGOA, avec les documents annexes dument validés par les douanes malgaches. Encore une fois, ne faites pas prévaloir votre « mauvaise foi ».
      IL FAUT TOUJOURS SAVOIR APPRENDRE DES AUTRES (Ostad Elahi).

    • 18 décembre 2009 à 02:35 | Basile RAMAHEFARISOA (#417) répond à Annie Remh

      Annie Remh

      Vous parlez d’anti-américain primaire.Dommage pour vous décevoir :« J’ai commencé ma vie professionnelle avec les américains de LOUISIANE ».

      C’est vrai,je ne partage pas la politique américaine.Pour ce qui concerne l’AGOA,c’est une nouvelle source d’approvisionnement en matières premières,notamment le pétrole(pour l’amérque)

      Pour l’éligibilité,

      Le pays doit accepter

       de s’engager en faveur de bonne gouvernance,

       approfondir la démocratie et les droits de l’homme,

       lutter contre la pauvreté

       et éliminer la corruption ;

      Des critères plutôt positifs pour le bien être des peuples ;

      (A titre personnel,j’ai mis bcp d’espoir sur le bianco dirigé ,à l’époque, par mon ami,le Général René RAMAROZATOVO,pour la lutte contre la corruption).

      Dites-vous,la très grande majorité des matières premières et intrants utilisés provient de CHINE ????????etc..

      Annie Remh.....

      Je serais disposé à revoir l’histoire de l’agoa et des zones franches et des histoires des taxes et des détaxations à Madagascar.,

      Beaucoup de choses sont à revoir tranquillement à MADAGASCAR.

      Basile RAMAHEFARISOA

      2009-FRONT POUR LE CHANGEMENT à MADAGASCAR

      MONJA//RAJOELINA//REGIONS//FORCES DE L’ORDRE.