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La RNS 2025 à Vichy : un demi-siècle de liens et de reflexions

jeudi 17 avril |  2000 visites  | 1 commentaire 

Du 19 au 21 avril 2025, Vichy se trouve, pour l’occasion, le théâtre d’un rendez-vous hautement symbolique : la 50ème édition de la Rencontre Nationale Sportive (RNS). Plus qu’un simple rassemblement sportif, la RNS se présente comme une tribune de l’esprit malgache expatrié, une manifestation à la fois festive et empreinte de significations historiques qui interpellent autant l’âme que l’intellect.

Son origine, en 1975, naît d’une volonté de contrer l’exil en ramenant les Malgaches, déchirés par la distance d’un « tanindrazana » idéalisé, à partager ensemble des valeurs qui transcendent les simples rivalités sur le terrain et l’atmosphère délétère au pays.

Un modèle d’organisation et de modernité au service d’une mémoire collective

Depuis ses débuts sous l’égide de l’Association des Étudiants Originaires de Madagascar (AEOM), la RNS a évolué jusqu’à devenir, sous l’impulsion du Comité Exécutif National (CEN), un événement qui réunit aujourd’hui près de 10 000 personnes – chiffre révélateur de la puissance d’une identité toujours questionnée et d’une appartenance en construction qui se renouvellent et se transmettent.

Cette capacité à s’adapter et à innover tout en demeurant fidèle aux valeurs traditionnelles se manifeste à travers, entre autres, les Foulées d’Or de la RNS, course et marche de 5 km célébrant la devise « Firahalahiana vao fifaninanana ». La nuance même de cette formulation, évoquant à la fois fraternité ou amitié et compétition, évoque l’analyse de l’équilibre subtil entre esprit communautaire et individualisme constructif.

Figures de proue : Dera Ramandraivonona et Justin Randriantsoaray

Au cœur de cette manifestation, des figures, déjà présentes lors de la 1ère édition de 1975 et toujours engagées dans les instances du CEN aujourd’hui en 2025, se détachent par leur engagement intellectuel et pratique dans la vie des malgaches expatriés, à l’image de Dera Ramandraivonona et Justin Randriantsoaray.

Dera Ramandraivonona occupe la position de président du Comité d’Éthique, une fonction qui, dès lors qu’elle est assumée, prend des dimensions à la fois normatives et symboliques. Sa formation d’ingénieur statisticien et sa carrière en qualité d’enseignant à l’Université Paris Dauphine illustrent une rigueur intellectuelle et une capacité à questionner les réalités économiques et sociales avec profondeur. Pour lui, l’organisation de la RNS n’est pas qu’un événement récréatif : c’est avant tout l’expression d’un devoir de mémoire et d’éthique, garantissant que l’événement reste fidèle aux idéaux du sport, de la culture et des traditions malgaches.

Ses travaux, qui abordent aussi l’histoire de l’Église protestante malgache andafy et l’art oratoire du Kabary, enrichissent le débat de références historiques et culturelles permettant de mieux comprendre le chemin parcouru par cette communauté des malgaches expatriés. En cela, Dera Ramandraivonona incarne non seulement la préservation d’un savoir, mais aussi l’intégration de ce savoir dans une pratique contemporaine qui vise à éclairer le présent et à préparer l’avenir.

Justin Randriantsoaray, quant à lui, se distingue par le surnom paradoxal de « Plâtre », évoquant à la fois une fragilité apparente et une force tenace sur le terrain. Ancien sociétaire de l’AS St-Michel, sa carrière, d’abord marquée par une passion sportive, se conjugue avec une expérience notable dans la grande distribution, ce qui lui confère une vision pragmatique et managériale de l’organisation d’événements collectifs.

Sa persévérance, illustrée par la poursuite de ses activités sportives malgré des blessures – d’autant plus singulière qu’elle l’a amené à jouer sous plâtre – symbolise l’acharnement et la détermination propres à l’esprit malgache. Son implication dans l’organisation des matchs préparatoires de l’équipe nationale malgache de football, les Baréa, avec le Football Swift Hespérange Club du Luxembourg témoigne d’une capacité à transposer l’expérience locale à une dimension internationale, faisant ainsi de lui un acteur central dans la mise en réseau des talents et dans la promotion d’un idéal sportif où la performance rime avec engagement social. Sa trajectoire, à la croisée des chemins entre le sport, le management et la transmission d’un héritage culturel, offre une illustration concrète de la thèse selon laquelle la vitalité d’une communauté se mesure à sa capacité de résilience face aux défis du quotidien.

Une édition anniversaire qui se veut à la fois historique et résolument tournée vers l’avenir

La RNS 2025 se déploie dans un environnement mesuré, articulant simultanément innovation et respect de la tradition. Les animations prévues, de la course chronométrée aux expositions artisanales, en passant par des concerts et des débats d’une teneur intellectuelle affirmée, invitent les participants à une réflexion sur ce que signifie être Malgache à l’étranger dans un monde en perpétuelle mutation. Ce rendez-vous se révèle être, en définitive, un espace de dialogue entre générations et une plateforme de consolidation identitaire, où le sport se fait le vecteur de la fraternité et où chaque activité se trouve pensée comme une part d’un tout cohérent.

Un programme riche et diversifié

L’un des atouts majeurs de la RNS réside dans sa capacité à offrir une programmation variée, qui va bien au-delà des compétitions sportives classiques. Ainsi, pour cette édition anniversaire, les organisateurs ont prévu notamment :

  • Les Foulées d’Or de la RNS : Une course chronométrée ou une marche de 5 km ouverte à tous, qu’il s’agisse de coureurs ou de marcheurs. Ce moment sportif symbolise la devise de l’événement, « Firahalahiana vao fifaninanana », illustrant avec force l’équilibre entre l’amitié et la compétition.
  • Animations culturelles et artisanales : Le grand « Village de Madagascar » devenu le hub focal de la manifestation permettra aux visiteurs d’explorer des étals d’artisanat, de déguster des spécialités culinaires traditionnelles et de participer à des ateliers et dictées en langue malgache, assurant la transmission des savoirs et des traditions.
  • Concerts et spectacles : La scène vichyssoise vibrera au rythme de concerts et de performances artistiques, avec la présence d’artistes emblématiques et d’initiatives telles que la soirée « Tropik’Alina » ou « Njakatiana au grand complet avec la diva Bodo », qui promet de transformer les soirées en moments festifs mêlant rythmes gasy et modernité.
  • Compétitions sportives de haut niveau : Outre le judo, le basket-ball, le football, le volleyball et plusieurs sports individuels, la RNS est le lieu privilégié pour soutenir les talents émergents tout en consolidant le rayonnement international du sport malgache.

Cette célébration se présente non comme une simple démonstration d’enthousiasme, mais comme une étape dans le cheminement d’une communauté qui se construit par l’échange, la réflexion et le dépassement des clivages. Les parcours présentés illustrent parfaitement cette dialectique entre rigueur intellectuelle et pragmatisme humain. Ils incarnent, à leur façon, un engagement qui dépasse les frontières du sport et s’inscrit dans l’effort collectif de valorisation d’un patrimoine culturel en constante réinvention.

Pour ceux qui souhaitent approfondir leur compréhension de cet événement marquant, le site www.rns-cen.com et les réseaux sociaux Facebook, Instagram, LinkedIn de la RNS offrent un panorama détaillé des initiatives et projets qui feront de la 50ème édition une référence pour les décennies à venir.

D.S

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1 commentaire

Vos commentaires

  • 17 avril à 15:31 | Base to top (#11732)

    Il est loin le temps où la RNS était une fête de fraternité, de partage et de rencontre entre malagasy autour du sport. J’ai déjà participé à cet évènement et ce fut génial. Plein de bons souvenirs.

    Cet évènement est malheureusement aujourd’hui devenu un business à part entière, séquestré par les dirigeants de plus en plus cupides et véreux qui ne rendent aucun compte financier aux participants (associations sportives et culturelles). Ces associations font pourtant la force et le sens dudit évènement. Sans elles, tout simplement, sans RNS. Tout est payant maintenant autour de la RNS : licence pour les joueurs, visite de stands, assister aux finales sans parler des goodies (t-shirt, polo, survêt, sac, etc.) qui sont hors de prix.

    J’ai rigolé quand j’ai appris de mes potes malagasy en France que le CENI (comité d’organisation) avait présenté en 1mn un bilan financier sans inclure les recettes issues du sponsoring, de la location des stands d’exposition, des subventions diverses et les recettes des différentes soirées.

    Il est temps à ce que les jeunes sportifs gasy d’andafy, comme disait Isandra, prennent les rênes du comité de la RNS.

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