Un collectif d’officiers et d’officiers supérieurs souhaite apporter sa part de brique dans la recherche de voie de sortie de crise. Ce collectif, selon le colonel Randrianjafy Célestin issu de la 10e Promotion de l’Académie militaire, propose la création dans l’immédiat d’un « Comité militaire de défense des valeurs républicaines ». L’objectif est de rassembler tous les éléments des forces armées pour défendre et consolider leur solidarité. Le collectif prie ainsi tous les éléments qui évoluent dans les girons des mouvances politiques de s’en écarter et de revenir à leurs premières amours « pour la Patrie », dans l’Armée.
Alors que les autorités militaires cogitent et décident du sort de la nation, d’autres voix, tout aussi militaires, s’élèvent depuis les ex-provinces et régions. Rassemblés dans un collectif, ces militaires soulignent, comme le réitère le colonel Randrianjafy Célestin, que l’Armée doit rester neutre et ne peut être l’instrument d’aucun parti ou mouvance politique. Si un élément des forces armées envisage d’entrer dans le domaine de la politique, de faire partie d’un éventuel gouvernement de transition neutre, surtout en cette période où les appels du pied à son endroit se multiplient et se font pressants, ce collectif d’officiers et d’officiers supérieurs réclame qu’il démissionne de l’Armée. En tout cas, insiste-t-on au sein de ce collectif, la mise en disponibilité n’est pas correcte, ni admise.
Pas représentatif, unilatéral
Interrogé par rapport aux réunions des autorités militaires avec le président de la Haute autorité de transition, le porte-parole de ce collectif avoue que ces autorités militaires ne peuvent pas parler au nom de toutes les forces armées en matière de « politique » car elles n’ont jamais été consultées. Assez pertinent, le colonel Randrianjafy Célestin déclare que ces autorités militaires ont été désignées par les gouvernants et qu’elles n’expriment que les points de vue de quelques groupes, sinon leurs points de vue personnels mais pas du tout les points de vue de toutes les forces armées. Autrement dit, ce collectif refuse aux autorités militaires leur représentativité. C’est à peine si cette consultation des autorités militaires n’a pas été qualifiée d’unilatérale par ce collectif.
Ce « Comité militaire de défense des valeurs républicaines » aura comme fonction d’organiser les élections tant réclamées depuis quelque temps et ses membres ne peuvent se porter candidat à n’importe quelle élection. Les membres de ce Comité doivent impérativement satisfaire à trois critères : l’équilibre régional, la technicité et les expériences et surtout le respect des traditions et de l’éthique militaire.
À la question de savoir si ce collectif a déjà eu l’autorisation des supérieurs hiérarchiques, le collectif répond que c’est par voie de presse qu’il partage ses points de vue étant donné que le gros des forces armées n’a été ni considéré, ni consulté.
Recueilli par Bill dans Courrier de Madagascar du
Mardi, 04 Mai 2010
Vos commentaires
quelle bonne blague : « À la question de savoir si ce collectif a déjà eu l’autorisation des supérieurs hiérarchiques, .... »
bref, mankasitraka Tompoko !
Hianareo ireo no sisa fanantenana ho an’i Madagasikara sy ho andrin’ireo tsy misy mpiaro ka tsy afaka maneho ny heviny !
Au point où nous en sommes, il faut peut être organiser un teny ifampierana de l’armée.
Dac à 100%, je croyais que l’armée toute entière est avec Andry Rajoelina, enfait, je me suis trompé...
Wait and See
Voilà ce que cela devient quand on commence par donner aux militaires plus d’importance qu’ils ne devraient avoir. Qui a nommé un pm militaire déjà ? Et aux affaires étrangères, au bianco, à l’adema, n’y-a-il pas des militaires aussi ? Quand Madagascar deviendra comme les dictatures d’Amérique du Sud des années 1950-60-70, le peuple malgache se reveillera mais trop tard !
C’est honteux de votre part d’oser encore parler de « faritra » ou de côtiers et de merina ou toute autre terme à connotation raciste ou ségrégationniste.
Nous avons changé de siècle, voyons ! Oublions toutes ces bêtises du passé. Nous sommes tous des malgaches et Madagascar est unique et indivisible.
Ce collectif parle avec la voix de la sagesse. En tant que dernier rempart de la république, l’Armée pourrait retrouver ainsi ses lettres de noblesse. C’est tout ce qu’on demande à l’armée..pas d’immixion dans la politique..
Aux militaires !!!
La reconnaissance internationale passe par les Accords de Maputo et d’Addis Abeba...
On peut bien appliquer ces Accords sans tgvendrana car les Co-Présidents sont nommés, le PM est nommé ainsi que Pdt Congrés de Transition et du Conseil National de Reconciliation... il suffit d’avoir le courage
Le petit franco puchiste n’est pas à la hauteur c’est un sans qualité (soavaly betongotra e)
Vivement la Transition sans le pantin !
je pense que la thérapie de l’armée doit commencer par reconnaitre qu’un coup d’état soutenu par l’armée (même si ce n’est qu’une partie de celle-ci, du moment que l’autorité militaire ne l’a pas condamné elle était complice) a eu lieu à Mscar, ensuite condamner le coup d’état et ses initiateurs au sein de l’armée et enfin demander publiquement pardon à la nation d’avoir manqué à ses devoirs de défense des institutions.
cette démarche lui permettra de retrouver la confiance que le peuple lui accordait et ensuite elle pourra définir les valeurs et les principes fondamentaux inviolables et incontournables pour lesquels elle est prête à se donner et à mourrir pour les défendre. car aucune organisation humaine ne peut fonctionner sans règles, ni principes.
si l’armée nous montre l’exemple que les principes sont au-dessus de l’argent et que la voie de la prospérité commence par le respect des principes, alors l’espoir pourra renaître chez les malagasy à qui on a longtemps fait croire que la valeur d’un Homme dépend de ce qu’il possède alors qu’elle dépend de la manière dont il honore les principes de la vie.
si cette crise a permis de faire prendre conscience à tous les malagasy cette notion fondamentale, alors Mscar ira très loin. courage !